La fabrication et l'évolution nécessaire des exercices

J'anime des sessions de formation Bureautique depuis quelques années dans la région de Lyon et ailleurs, et, tant que faire se peut, j'essaie de ne jamais m'endormir sur mes lauriers.

Par exemple, lorsque je ressens une faiblesse dans un exercice délivré, ou bien un manque de logique dans la progression de l'apprentissage, ou bien tout simplement que je peux améliorer quelque chose à travers un visuel ou un contenu, je le fais.
Aussi, je suis finalement perpétuellement en train de modifier, d'ajouter et de transformer mes exercices de cours, et par conséquent le discours pédagogique qui va avec. La formation est une pérpétuelle évolution, et si l'on ne prend pas soin de rester ouvert aux autres, on devient un vulgaire perroquet, maitrisant, certes, son contenu, mais inapte à évoluer et s'adapter.

Exemple : sur la base d'exercices sur les fonctions conditionnelles dans Excel, je me rends compte, au contact des stagiaires, qu'un exemple hyper réaliste n'est pas traité dans mes exercices, et que cet exemple serait parfait pour éclairer une fonction de "SI imbriqués" dans les derniers exercices. Je modélise alors cet exercice afin de l'intégrer dans une nouvelle feuille de calcul.
Cet exercice ne sera pas forcément utilisé à chaque cours sur cette fonction, mais il sera disponible au cas où, en fonction de la vitesse d'avancement des stagiaires, du contexte, et de leur curiosité.

Soyons clairs : bâtir un exercice n'est pas forcément simple, rapide, ni définitif. Il faut souvent "tester" plusieurs fois un exercice pour se rendre compte qu'il contient un défaut ou peut tout simplement être amélioré avec un peu d'effort. Ce sont toujours les stagiaires qui vont me mettre sur la voie, par une petite remarque ou une question. Finalement, la formation est un échange à double sens, et ne doit jamais devenir un cours magistral.

L'approche pédagogique : contexte, paliers et répétition

En général, on peut se permettre de théoriser quelques minutes sur un sujet, car dans certains cas, cela est nécessaire. Mais dans 100% des cas traités, il est obligatoire de bâtir et de présenter des exercices, des cas pratiques, qui respectent des conditions :

Tout d'abord, l'exercice devrait permettre au stagiaire de s'identifier à celui qui a un besoin : on ne répond bien à une question que lorsque cette question correspond à un besoin réel.
Le contexte doit être si possible hyper réaliste, et tant qu'à faire, celui de l'entreprise. Sinon, difficile pour les stagiaires de "transférer" et de se "motiver" dans la résolution de l'exercice proposé.
Une progressivité dans la suite d'exercices présentés : en général, les sujets abordés sont simples, mais ont des options plus complexes, plus poussées. On doit donc essayer d'avoir 2 ou 3 étapes, avec un crescendo dans la difficulté. Ainsi, si jamais un stagiaire "décroche" à l'étape 3, il aura au moins profité des étapes 1 et 2.
Un circuit d'apprentissage en boucle progressive : l'étape 1 montre un fonction de base. A l'étape 2, on montre un fonction intermédiaire, mais l'exercice nécessite d'appliquer la fonction de base, à nouveau. Puis l'étape 3 aborde une fonction avancée, mais l'exercice correspondant nécessite d'utiliser les étapes 1 et 2 pour le résoudre.

On devrait utiliser systématiquement ce système d'apprentissage qui mélange à la fois PROGRESSIVITÉ et la RÉPÉTITION. Elle permet de s'assurer à chaque étape que le stagiaire est au contact, de mieux s'assurer que les fonctions de base sont acquises, grâce au phénomène de répétition.

Utiliser des exemples concrets est salutaire, car les stagiaires ne peuvent pas intégrer une nouvelle fonctionnalité avec un formateur qui ne fait que théoriser son sujet. J'essaie même d'instaurer en cours des "mini jeux de rôle", afin que chacun puisse se transférer dans la peau d'un personnage qui aurait un besoin réel, une problématique concrète, et de résoudre ce besoin en utilisant des fonctionnalités qui seront abordées en cours.


Vous comprenez maintenant mieux, sans doute, pourquoi ma devise tient en trois temps :

Il faut regarder pour comprendre, faire pour apprendre, et refaire pour bien faire.

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